LA ZONE FRANGEANTE : LA DIVERSITE DES ESPECES
Les poissons de roche vivant sur la bordure immédiate de nos côtes, sont nombreux et appartiennent à des espèces extrêmement variables. Leur pêche à l'aide d'une canne à mouche et de leurres que vous aurez conçus est des plus passionnante et la lassitude ne vous effleurera jamais car, dans cette pêche faite de finesse et de sensations, la surprise est systématique…
En pêchant ainsi, vous ne saurez jamais si une daurade, un mulet, un lieu, un maquereau, une orphie ou même un maigre est au rendez-vous. Que dire lorsque l'on attrape une plie de 3Lbs au fouet avec une imitation de crevette ? Ou une daurade royale avec un crabe que vous aurez monté avec soin ?
Ces pêches, très changeantes peuvent être spécifiées au contact d'un milieu donné, par exemple une carcasse de bateau échouée qui abrite de beaux poissons carnassiers, une plage de sable couverte de poissons plats, et il vous sera alors nécessaire d'adapter votre équipement et votre technique aux conditions rencontrées. Ces pêches seront détaillées plus loin.
LES POSTES A PROSPECTER
Toutes les zones de contrastes que vous rencontrerez sont des postes de pêche à prospecter. Toutes les espèces de poissons se regroupent sur ces frontières entre deux zones homogènes (haut fond au milieu de zones profondes, eaux douces qui entrent dans les eaux salées, enrochements sur une plage de sable, crevasses et goulets, embouchures de petits fleuves côtiers, parcs à huîtres…).
Les ouvrages tels que les digues, les pontons, les épaves sont peuplés de proies sédentaires et de poissons qui s'en nourrissent soit en venant par moment soit en restant à proximité durablement. La pêche y est facilitée par la forte probabilité de rencontre de poissons d'espèces diverses.
La pêche ciblée d'espèces spécifiques sera facilitée par la connaissance des habitudes alimentaires et plus généralement des besoins de l'espèce recherchée : habitat, période de présence sur la zone, nourriture des alevins, des adultes, des gros individus, besoins en oxygène, en température…
LA TRAQUE
Les pêches côtières peuvent se pratiquer selon votre inspiration et les particularités du moment (crabes mous, bancs d'alevins, vent fort, crues, migrations saisonnières…)
Vous pourrez ainsi choisir entre des techniques aussi différentes que les pêches aux mouches leurres de surface particulièrement efficaces sur les chasses de poissons carnassiers dans les vagues, la pêche aux streamers, la pêche aux imitations de crustacés sur le fond, etc.
LES PECHES FINES AU STREAMER
La pêche au streamer est la plus classique de toutes les pêches au fouet en mer. C'est celle qui permet de toucher le plus grand nombre d'espèces de poisson en allant du maquereau au maigre en passant par le denti, le bar, la liche, la daurade, le mulet, le lieu et bien d'autres.
La pratique de cette technique ne nécessite aucun matériel particulier à part si la taille des captures commence à rendre périlleuse la survie de votre équipement.
La pêche se fait avec des imitations d'alevins ou des mouches leurres stimulant l'agressivité des poissons.
Le leurre est propulsé au plus près de la tenue supposé du poisson ou sur des chasses et est ensuite animé jusqu'à la berge où les touches sont fréquentes si votre approche a été suffisamment discrète. Les soies intermédiaires sont les mieux adaptées à cette pratique car elles sont ramenées légèrement en dessous de la surface et ne forment pas de ventres en suivant le tracé de la surface de l'eau.
La taille du leurre n'a que peu d'influence sur la taille des captures, un leurre de 7 à 12 cm de long aura ainsi les faveurs des petits carnassiers comme parfois des plus gros. Les leurres compris dans cette fourchette sont des leurres réellement tout venant qui vous permettent de prospecter large.
Si vous souhaitez pêcher des espèces ou des individus bien particuliers (bars de grande taille, maigres ; tassergals, daurades…) l'adaptation de la taille du leurre prendra alors une certaine importance (comme l'adaptation de la puissance de votre canne et de la longueur de votre backing). Il n'est cependant pas rare en mer de prendre sur une même mouche un chinchard de 20 cm comme un tassergal de 80 qui chasse sur le même banc d'alevin mais n'hésite pas à couper un chinchard en deux de temps à autre…
LA PECHE AUX LEURRES DE SURFACE
La pêche aux poppers, slidders, muddlers trouve naturellement sa place en mer où les poissons prédateurs acculent fréquemment leurs proies qui jaillissent en surface pour tenter de leur échapper.
Ces pêches extrêmement visuelles et impressionnantes par la violence des attaques vous raviront même si les poissons pêchés ainsi ne sont pas les sublimes carangues de destinations tropicales que nous montrent nos revues… Si ces pêches ne sont pas forcément aisées à mettre en œuvre pour des pêches de prospection ou de découverte, pratiquées dans des conditions favorables elles peuvent être d'une efficacité redoutable. Certaines espèces de poissons marins sont particulièrement sensibles à ces leurres bruyants qui sont visibles de loin.
Les pêches aux leurres de surface trouvent particulièrement leur justification lorsque les eaux sont agitées ou que les alevins sont acculés en surface par les charges répétées de poissons chasseurs. La surface de l'eau striée par le vent rend les résultats de cette technique plus probables que les jours de calme plat où l'attraction du bruit du leurre est remplacé par une certaine défiance vis-à-vis de ce leurre devenu tapageur.
La technique de pêche consiste à lancer le leurre sur la tenue supposée des poissons tout comme lors de pêches aux streamers plus classique mais la précision n'est ici pas de mise car les poissons qui s'attaquent à un leurre de surface n'hésitent pas à franchir une certaine distance pour s'emparer du leurre.
Le ferrage est souvent ardu en surface et les ratés et décrochés sont tout de même assez nombreux. Un second ferrage pour assurer la prise du leurre est souvent préférable à un ferrage simple.
Pour des pêches tropicales où les poissons chasseurs sont particulièrement hargneux, ces pêches de surface sont une bénédiction et elles décuplent le plaisir avec un spectacle à la touche toujours aussi fulgurant.
Les mouches leurres de surface sont souvent légères mais volumineuses aussi l'emploi d'un matériel puissant est il nécessaire pour les propulser malgré la résistance qu'elles produisent dans l'air lors des faux lancers.
Le recours à des soies intermédiaires permet souvent de faciliter le ferrage même si les soies flottantes généralement employées donnent d'excellents résultats.
LES PECHES AUX IMITATIONS DE CRUSTACES
La plupart des poissons des eaux salées se nourrissent pour une part importante de leur alimentation de crustacés, crevettes, crabes…
La présentation de mouches imitant ce type de proies est particulièrement efficace dans toutes les eaux du globe mais il est primordial de faire évoluer le leurre à sa profondeur normale où les poissons qui s'en nourrissent les recherchent.
Les imitations de crabe, de petites crevettes, de puces d'eau, sont ainsi présentées à vue sur les flats peu profonds et sont animées ou laissées sans animation pour ce qui est des leurres suggérant un crabe. Ces crabes artificiels doivent être conçus pour qu'ils plongent le plus naturellement possible, comme le font les vrais crabes, à proximité du poisson repéré avec un lestage limité mais bien positionné sur le leurre.
Pour les aires de pêche plus profondes, l'emploi d'une soie plongeante et d'imitations de crabes lestées animées lentement sur le fond sont efficaces et permettent des pêches tactiles d'une grande efficacité.
Pour les imitations de crevettes leur emploi en pleine eau ou animée le long de plages de sable est parfaitement naturel. La technique s'apparente alors à des pêches aux streamers classiques.
Lors de pêches tactiles avec des microstreamers imitant des puces de mer ou de toutes petites crevettes, l'animation sur le fond et dans les zones rocheuses permet de capturer des espèces d'une extrême variété. Ces pêches peuvent également se faire à vue sur des poissons repérés dans des conditions permettant de suivre la touche du regard car ces mouches particulièrement discrètes peuvent séduire les poissons les plus méfiants.
LE MATERIEL NECESSAIRE
L'équipement de base pour ces pêches très généralistes et destinées au plus grand nombre des poissons côtiers et une canne pour soie 6 à 8. Cette puissance intermédiaire vous permet de propulser des leurres sans forcer et de prendre du plaisir sur des poissons de petite taille comme d'avoir une réserve de puissance pour combattre les plus beaux poissons.
Les équipements plus lourds sont à réserver aux pêches spécifiques des grands carnassiers marins.
Un équipement plus fin de type matériel mouche à truite pour soie 4 à 6 est souvent intéressant à utiliser pour les pêches fines depuis les digues la nuit ou lorsque le vent est totalement absent.
LES LEURRES
Les leurres employés en mer avec succès ne pourraient être détaillés en mille ouvrages car la variété des mouches est comparable à l'immense diversité des espèces de poissons marins, des proies dont ils se nourrissent et des innombrables pêcheurs qui se frottent à ces pêches de plus populaires.
Certaines valeurs sûres existent depuis des décennies et ont permis la captures de milliers de poissons aussi vous pouvez vous en servir comme base de boîte à mouche de mer. Vous apprendrez cependant très vite à vous forger vos opinions sur les meilleurs leurres pour séduire telle ou telle espèce.
Les leurres à carnassiers doivent être visibles, solides, mobiles, et déplacer un grand volume d'eau lors de leur animation. Les streamers imitatifs ne doivent pas imiter en limitant les propriétés natatoires du leurre. Les imitations de crabes en particulier doivent être équilibrées avec la plus grande précision.
Les hameçons doivent, de plus, être toujours solides sans être trop lourds. La qualité de cet article de votre équipement revêt une importance majeure car la taille du leurre n'est pas forcément proportionnelle à celle du poisson qui s'en saisit.
LA PECHE SPECIFIQUE DES DAURADES
Les sparidés de fond sont sans doute parmi les poissons les plus délicats à leurrer avec les mulets. La pêche avec des imitations de crustacés de toutes petites dimensions et celle qui donne les résultats les plus réguliers et s'apparente alors à de la pêche en nymphe en mer car les leurres sont souvent d'une longueur inférieure à 25mm de long.
L'animation en tricotant la nymphe près du fond au bout d'une soie plongeante permet de capturer de nombreux poissons de roche. La touche est souvent discrète et suivie d'un démarrage surprenant lors du ferrage. Les poissons ont souvent le réflexe de se caver dans un abri proche et le premier coup de gueule est crucial. Le freiner à temps vous permettra souvent de sortir le poisson que vous perdrez à coup sûr s'il parvient à se glisser entre des roches acérées avec votre nylon fin derrière lui.
La pêche à vue des petits individus dans les zones calmes et parfois praticable mais elle est difficile et souvent les meilleurs postes sont brassés par des vagues qui rendent la localisation du poisson et plus encore de votre leurre totalement impossible.
Les pêches tactiles sont donc de loin les plus payantes et leur attrait est vraiment énorme. Les prises sont fréquentes sur les zones bien peuplées même si les gros individus sont rarement capturés et que les daurades ne constituent pas le plus gros des prises…
LA PECHE SPECIFIQUE DES MULETS
Le mulet est un poisson à la méfiance légendaire et au combat incroyable. Il était normal qu'il suscite autant d'émotions et d'intérêt chez les moucheurs mais sa capture est réellement un sport difficile réservé aux plus fins moucheurs. Ce poisson n'a pas son pareil pour refuser votre mouche et faire détaller ses collègues sans que vous n'ayez commis la moindre faute apparente dans votre pêche.
La pêche à vue est souvent la plus intéressante mais aussi la plus frustrante car les poissons alertés par les mouvements lors de vos lancers et par les posés répétés seront souvent rendus plus difficiles encore à séduire qu'à l'accoutumée.
Le fait de pêcher loin du poisson semble être un facteur facilitant grandement leur capture aussi les pêches à deux mouches dont une sert d'indicateur permettent de faire croître vos chances exponentiellement.
Le nylon employé doit impérativement être fin, en fluorocarbone et de bonne facture pour combattre les départs furieux de ce poisson. Le 16/100 semble être un des diamètres les mieux adapté à cette pêche.
La pêche en fleuve lors de remontées est plus aisée que celle en mer surtout dans les sites peu fréquentés ou ces poissons remontant en eau douce sont souvent très actifs.
Les imitations minuscules de crustacés et notamment de puces de mer sont les meilleures mouches pour la capture de ce poisson particulièrement sélectif sur les proies qu'il engame. Des modèles tout en dubbing très lâche de poils de lapin permettent de belles prises lorsque les mulets se nourrissent de végétaux en surface.
LA PECHE DES POISSONS PLATS
Les poissons plats sont pour beaucoup des cibles imprenables par les pêcheurs au fouet.
Si leur pêche pose nombre de conditions difficiles à remplir avec un équipement au fouet, les probabilités de captures sont réelles. Il faut pour cela connaître les zones où se trouvent ces poissons et leur proposer des leurres sur le fond, animés de lentes tirées.
Les touches sont souvent à peine perceptibles et la capture se fait lors de la tirée suivante du leurre car les poissons se saisissent du streamer lorsqu'il se repose sur le fond.
Les trains de mouches sont souvent très efficaces et l'effet attractif du premier leurre pousse vraisemblablement les poissons plats, carrelets en premier lieu à se saisir du second leurre.
Les imitations de crevette de petite taille (maximum hameçon 6) et les petits streamers très brillants sont les plus efficaces.
Les petits streamers en lanière de lapin, permettant d'imiter grossièrement un vers de vase, muni d'une bille en laiton en tête ramenés par petits bonds successifs sur les fonds sablo-vaseux ou de sables grossiers où se rencontrent ces espèces peuvent faire des merveilles mais la taille moyenne des captures ainsi réalisée et souvent modeste, contrairement aux pêches avec des imitations de crustacés.
La persévérance est de mise pour ces pêches souvent ingrates si la densité de poisson n'est pas au rendez vous. Sur les zones de prolifération des carrelets, les prises sont par contre fréquentes mais de petit gabarit.
Les gros individus quittant généralement la frange littorale accessible aux moucheurs, ils sont quasiment impêchables par ce biais. On peut les rechercher lors des périodes proches de la reproduction (après !) ou sur des zones particulières telles que les estuaires.
Les grands estuaires sont rarement les plus intéressants à prospecter, les petits fleuves côtiers recelant en effet souvent de belles populations de poissons toutes espèces confondues.
TECHNIQUES DE PECHE - LA PECHE AU FOUET DES POISSONS COTIERS
Les Mouches Artificielles MOANA
Nicolas VOLLOT - Les Granges Neuves - 84110 SEGURET
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