LE BON EQUIPEMENT POUR DEBUTER ET PRATIQUER DANS DE BONNES CONDITIONS...
Pour faire le tour des éléments constitutifs de l'équipement du pêcheur à la mouche, quoi de plus logique que de partir du… poisson ! Vous trouverez ci-dessous tous les éléments indispensables ou facultatifs qui composent l'équipement d'un pêcheur au fouet, en partant de la mouche jusqu'au float tube…
LES MOUCHES ARTIFICIELLES
ACQUERIR DES MOUCHES ARTIFICIELLES
Ce sujet touche particulièrement mon cœur de monteur professionnel de mouches artificielles. La plupart des mouches de qualité et des entreprises sérieuses sont connues et méritent leur réputation. Les mouches de qualité ont, hélas un coût élevé car la réalisation d'une belle artificielle par un authentique artisan-monteur demande du temps et des matériaux dont tous les monteurs amateurs savent à quel point le prix est élevé.
Les mouches à bas prix sont à fuir comme la peste car, en plus de l'aspect déontologique d'acheter pour notre loisir des leurres dont nombre sont produits dans des conditions obscures dans différents pays en voie de développement, ces leurres sont pour certains, réalisés à l'économie avec des matériaux de piètre qualité qui ne sont pas, de plus, utilisés en suffisance. Ces mouches vous coûteront bien plus à l'usage que des artificielles de qualité que vous payerez peut être trois fois plus cher à la pièce mais qui prendront plus de poissons. Les mouches premier prix s'effondrent et se démontent souvent lors des faux lancers même si leur apparence peut tromper le novice qui ne verra pas forcément les imperfections du montage, la faiblesse de l'hameçon, l'absence de vernissage de la ligature de tête, etc.
Certaines marques françaises faisant produire à l'étranger leurs mouches obtiennent cependant de très beaux leurres grâce à des matériaux de premier choix et à des contrôles sérieux du travail de montage des ouvriers. Le coût de ces artificielles n'est pas forcément meilleur marché que celui des productions artisanales françaises puisque leurs marges sont souvent très largement supérieures.
Pour reconnaître une belle artificielle, il vous faut commencer par observer la ligature de tête, cela vous informe sur l'application et le soin apporté par le monteur à son travail. Si la ligature est propre (pas de bout de soie de montage ou de fibres qui dépasse en tous sens) et qu'elle est vernie soigneusement, vous avez très probablement entre les mains le travail d'un artisan spécialisé. Les matériaux sont ensuite le meilleur moyen de vous faire une idée de la qualité de la mouche et de ses futures propriétés sur l'eau. Une collerette en plume brillante, raide, bien ajustée et bien dimensionnée, des ailes bien réparties, un dubbing qui ne reste pas collé à vos doigts en manipulant la mouche sont autant d'indices rassurant et vous permettant d'éviter la déception d'une mouche dont l'œillet de l'hameçon casse en ramenant une belle fario qui mérite mieux que d'être déguisée en sapin de noël.
La diversité des mouches proposées par un monteur est à prendre en considération car l'innovation de certaines marques réputées s'est arrêtée il y a bien des décennies et elles poursuivent leur activité grâce à des modèles très satisfaisants il y a deux décennies mais qui ont été détrônés depuis par bien des créations…
Ne pouvant pas me permettre de faire ici l'apologie de ma production je vous citerai donc uniquement le monteur actuel que je considère comme le plus talentueux :
Alain BARTHELEMY, dont les mouches sont réellement magnifiques et innovantes. Sa production est sérieuse et ses modèles sont au bord de l'eau tout simplement formidables.
CHOISIR LE CONTENU DE SA BOITE DE MOUCHES ARTIFICIELLES
Pour ce qui est du choix des mouches, une gamme limitée permet de sortir son épingle du jeu dans nombre de rivières de notre pays, d'un bout à l'autre de la saison.
Il n'est pas rare que certains moucheurs vous disent qu'ils ne savent pas quelle mouche vous conseiller pour la rivière lambda alors qu'ils pêchent sur une autre toute proche toute la saison durant.
Les poissons dits sélectifs ne sont pas du genre à chipoter sur l'espèce d'insecte aquatique qu'ils vont gober. Qu'ils choisissent un ordre particulier (trichoptère, éphéméroptère, coléoptère…), une taille particulière (gros ou petit, pas 4mm sans gober une proie de 6mm…) est encore concevable, mais il est totalement ridicule de compter les cerques de vos imitations d'éphémères et de tabler sur ce dernier facteur pour faire plus de prises. Globalement, on peut croire que les poissons sont moins chipoteurs que les pêcheurs dont certains semblent se complaire à se compliquer artificiellement la vie…
Les poissons sélectifs se prennent avec des mouches artificielles nommées mouches d'ensemble qui ne ressemble à aucun insecte mais prennent chaque année des centaines de truites et ombres tout autour du globe prouvant ainsi qu'une suggestion très vague vaut parfois mieux qu'une imitation réaliste moins bien présentée.
Les mouches réalistes sont à réserver aux conditions particulières, aux éclosions massives, aux pêches difficiles, à certaines éclosions très particulières donnant lieu à un comportement singulier du poisson (fourmis ailés, mouches de la St Marc, mouches noires en ruisseau de plateaux, sauterelles lors des moissons, etc.).
Je pense personnellement que lorsque l'on pêche l'eau les mouches globales ou mouches d'ensemble sont de très loin supérieures aux autres. Certains modèles imitatifs font des mouches d'ensemble de premier choix si elles n'imitent pas de manière trop précise l'insecte que vous considérez lorsque vous la produisez. C'est le cas de certains modèles de phryganes montés simplement en dubbing d'oreille de lièvre qui sont très vivants et ont une excellente visibilité et une bonne flottabilité.
Il est important de s'inspirer des insectes que l'on rencontre au bord de l'eau pour choisir son artificielle mais la recherche de l'imitation exacte est pure fantaisie.
Il faut savoir, lorsque l'on veut absolument employer des mouches imitatives, que la proie la plus consommée par les salmonidés de rivière non dégradées, en Europe, est l'ensemble de la famille des trichoptères qui peuplent l'immense majorité des cours d'eau de première catégorie. Des imitations des différents stades de développement de plusieurs espèces de cet insecte sont une base pour votre boite à mouches. Des nymphes lestées, des pupes émergentes, des mouches sèches plus ou moins volumineuses, flottant plus ou moins bas sont donc à prendre toujours avec soi au bord de l'eau.
Les éphémères sont importants et plusieurs modèles de taille et de teintes différentes (claires ou sombres) trouveront avantageusement leur place dans votre gilet. N'oubliez pas quelques imitations de caenis sur hameçon 18 ou 20 qui vous rendront très sûrement service une journée d'été chaude ou rien ne marche… Il va sans dire que quelques imitations de mouches de mai sont un atout important au printemps même s'il est hélas bien rare de pouvoir prendre du poisson exclusivement attablé sur cet insecte faute d'éclosion assez massive.
Les imitations de gammares sont des nymphes de base partout autour du monde même si ce crustacé n'est pas visiblement présent dans le cours d'eau que vous abordez.
Viennent ensuite les mouches incitatives qui ressemblent à tout et à rien mais qui ont des propriétés exceptionnelles comme la fameuse mouche gitane ou Peute, les doubles collerettes pour la pêche des ruisseaux, les nymphes moulées en plomb, les oranges spot aux couleurs criardes, etc.
Contrairement à l'immense majorité des monteurs et des pêcheurs à la mouche, je déconseille vivement l'emploi des mouches artificielles en cul de canard ou cdc pour les intimes qui, pour moi est un matériau trop fragile et contraignant (on ne peut le graisser, il s'imbibe rapidement lorsque les prises se succèdent et oblige à changer de mouche fréquemment).
Je lui préfère les fibres synthétiques hydrophobes qui ont un aspect similaire mais sont plus solides et flottent plus durablement d'autant plus qu'elles peuvent être graissées et regraissées à plusieurs reprises.
Pour le choix des streamers, les difficultés sont très supérieures puisque l'observation du milieu ne suffit pas à vous informer sur vos besoins. On n'est plus dans le domaine de l'imitatif mais dans celui de l'incitatif (saufs quelques exceptions avec les imitations de batraciens, de rongeurs ou d'écrevisses). Il vous faut trouver des leurres qui travaillent bien, qui sont visibles pour le poisson que vous recherchez et qui soient adaptés à la taille de ses proies.
LES FILS NYLONS
Le fil nylon est un élément capital de réussite lors de vos parties de pêche. Un nylon trop fragile occasionnera des pertes très fréquentes de mouches, des casses répétées, des perruques, etc. Pire encore, un nylon trop grossier réfractant les rayons lumineux effrayera les poissons et limitera d'autant les prises, se vrillera, empêchera les posés souples et vous fera vivre un enfer de petits ennuis.
Le brin de nylon le plus important est celui de votre pointe. Le fluorocarbone est onéreux mais me semble être ici totalement indispensable. Sa résistance, sa discrétion, la solidité des nœuds que l'on y fait sont autant d'arguments qui le destinent à l'usage de toutes vos pointes, que vous pêchiez le carnassier ou la truite fario. Il vous permettra également d'économiser des dizaines d'artificielles qui auraient ornées les branches d'arbres de vos parcours préférés ou plus grave, la gueule de vos partenaires de pêche.
Ce brin possède un autre rôle majeur pour toutes les pêches en force, où le combat est long et périlleux, car c'est lui qui sert de fusible sécurisant ainsi tout le reste de votre équipement, canne en premier lieu.
Pour toutes les pêches fines, les autres brins de nylon de votre bas de ligne devront être assouplis dans de l'eau bouillante pendant deux à cinq minutes pour permettre des posés délicats plus que pour amortir efficacement les ferrages et départs trop violents même si parfois…
Les pêcheurs réguliers et expérimentés se mettront rapidement à réaliser leurs propres bas de ligne, sachant que cet élément sert à lancer, présenter, amener à la bonne profondeur et faire dériver correctement la mouche artificielle, on comprend aisément l'intérêt de posséder de nombreux bas de ligne interchangeables et adaptés aux parcours fréquentés et à leurs particularités.
LA SOIE ET LE BACKING
SOIE NATURELLE OU SOIE SYNTHETIQUE
La soie est un gros morceau de l'équipement du pêcheur au fouet. Un vieux proverbe très connu des détaillants d'articles de pêche à la mouche est : « Il vaut mieux investir dans une bonne soie que dans une bonne canne… ».
Il est vrai que la soie si elle glisse parfaitement et si elle est adaptée à la puissance de la canne permet d'apprendre à lancer correctement sans difficultés particulières. La meilleure des cannes ne saurait être d'une grande utilité ornée d'une soie de mauvaise facture ou d'un poids différent de celui que requiert votre fouet.
Le premier choix que vous devrez faire et celui de prendre une soie synthétique (moins chère, avec très peu d'entretien, plus facile à sacrifier mais moins délicates lors des pêches fines en rivière ou ruisseau) ou une soie naturelle qui exige un entretien très lourd et ne peut convenir pour des pêches au streamer.
Si l'emploie des soies naturelles est extrêmement doux et agréable, je n'en reste pas moins persuadé que même pour les pêches fines, je préfère employer une soie synthétique de qualité (attention, cela ne veut pas dire de prix !). Les soies naturelles sont des objets magnifiques à réserver selon moi aux amoureux de beau matériel.
L'entretien d'une soie synthétique peut se faire de diverses manières mais trop d'entretien affaibli plus qu'autre chose votre soie. Pour ma part, je n'utilise que de la graisse à traire ou de la « biafine » (ça se trouve en pharmacie et c'est utilisé pour soigner les brûlures…) pour faciliter la glisse de ma soie. Certains s'appliquent à nettoyer leur soie avec du produit vaisselle, personnellement, je me contente de la rincer à l'eau claire en fin de partie de pêche.
Vous devez ensuite choisir le profil de votre soie en fonction de l'utilisation que vous en faites. (cf tableau des différents profils de soie). Nous allons simplement vous présenter les profils les plus couramment employés parmi les nombre important de références présentes sur le marché.
Les profils symétriques, aussi nommés doubles fuseaux DT, sont peu performants au lancer mais sont particulièrement appréciés des pêcheurs d'eaux vives car ils permettent des présentations de très bonne qualité.
Les profils décentrés WF, sont aux soies ce que les GTI sont aux automobiles. Plus légères et plus nerveuses, elles permettent des lancers à longue distance mais sont moins économiques puisque, en cas d'usure, elles ne peuvent être retournées sur le moulinet comme les DT.
Les WF deviennent rapidement indispensables si votre équipement à truite vous sert pour la pêche en réservoir (où il n'est pas du tout sous-dimensionné, loin de là) ou pour les pêches fines des carnassiers tels que perches et blacks bass. Dans les régions venteuses, ces profils décentrés vous seront d'un grand secours pour permettre de poser efficacement votre artificielle même lorsque l'air se joue de vos prouesses et souffle en votre défaveur.
Les WF sont les soies de base pour la pêche en mer. La concentration du poids de la soie vers l'avant du fuseau peut cependant être encore accrue avec des fuseaux de lancer ou shooting heads.
LE BACKING : LE FIL DE SOUTIEN
Le backing est nécessaire ! Je connais trop de pêcheurs qui n'en mettent pas par économie, ou qui pensent ne jamais en avoir besoin puisqu'ils pêchent en rivière et qu'il y est exceptionnellement rare de voir un poisson assez énergique pour s'éloigner à plus de la longueur de votre soie de vous, etc.
Certes le backing ne file pas entre vos anneaux tous les matins lorsque vous pêchez en Europe mais l'espoir d'une capture de taille qui prendrait plus de 28 mètres de soie suffit à lui seul à vous en faire valoir l'utilité d'autant plus que 28 mètres c'est toujours trop court quand il y a un spécimen attelé à votre mouche… Une grosse fario de trois kilos qui dévale un courant et vous voilà sans soie, sans trophée, sans bas de ligne avec vos larmes aux yeux tout seul au milieu de la rivière. Le risque est trop lourd surtout que 50m de backing sur un moulinet rivière ne vous coûtent que très peu.
Je me rappelle avoir vu un pêcheur sur un réservoir que je tenais, être obligé de se jeter dans le lac au mois d'avril pour récupérer une soie qui par chance était flottante mais n'était pas suivie de backing… Remarquez ça fait rire, c'est toujours ça de pris.
Pour les pêches lourdes voire extrêmes, le backing devient un fidèle compagnon que l'on s'habitue à voir filer à travers les anneaux sans en être paniqué pour autant. En mer, lors de pêches côtières, embarquées ou exotiques le backing est plus qu'une réserve, c'est le fil qui vous relie à votre prise, la soie devenant un simple accessoire vous permettant de lancer et votre bas de ligne une sécurité vous garantissant de pouvoir casser en forçant sur la canne sans tout perdre.
Le backing doit alors être calibré en fonction de la puissance de votre canne et de la contenance de votre moulinet.
Pour une soie 6 à 8, en pêche côtière en France métropolitaine, 75m de backing suffisent largement. Sous les tropiques, le double n'est pas superflu si vous pensez croiser des bonefishs, des petites carangues ou des poissons qui filent (en opposition avec les poissons qui se calent dans un abri dont ils ne s'éloignent jamais bien loin).
Pour une soie 9/10 et une pêche en eaux dégagées de grands carnassiers (grands estuaires, pêche depuis un bateau, depuis une digue…) 300m de backing de 50lbs sont souvent nécessaires.
Pour les pêches au gros au large, les soies 14 sont suivies de 500m de backing en 75lbs voire même plus, il faut en effet compter qu'un marlin peut prendre 200m d'une traite lorsqu'on le ferre.
En eaux douces, la pêche des carnassiers et des petits migrateurs ne nécessite pas plus de 100m de backing de 20lbs de résistance.
Pour les pêches extrêmes, le meilleur backing doit être sélectionné car sinon vous serez obligé de surdimensionné votre moulinet rendant les lancers plus pénibles encore qu'ils ne sont avec cet équipement forcément pesant.
Pensez à bien ligaturer votre backing sur le moyeu de votre bobine, on ne sait jamais !
LA CANNE
Alors là, le meilleur conseil que l'on puisse vous faire c'est débrouillez vous pour en essayer un maximum ! Les cannes sont comme beaucoup d'autres choses, pour trouver la bonne, il faut en essayer une grande variété…
Une canne à mouche peut être en bambou refendu, ça c'est la protohistoire mais c'est extrêmement agréable à utiliser et c'est un objet magnifique, aussi fabuleux à tenir en main au bord de l'eau que pour accrocher au mur de votre salon...
Elle peut aussi être en fibre de verre, là c'est la préhistoire mais c'est nettement moins agréable et nettement moins joli. Ces cannes n'ont pas vécues longtemps dans le monde de la mouche principalement en raison de leur mollesse légendaire et de leur poids. Bien que très résistantes au temps, voire même trop résistantes à l'usure pour ceux qui attendent de casser une canne pour en changer (on a d'ailleurs coutume de dire depuis l'invention des cannes à mouches en fibres de verre que ce sont les meilleures qui partent en premier…), elles n'ont leur place que dans les collections de matériel de pêche d'antan.
Viennent ensuite les cannes à mouche modernes qui ont permis l'expansion de notre loisir préféré. Elles ont permis de faciliter le lancer dont l'évolution sur ces trente dernières années a été considérable. Ces cannes sont en carbone IM6, IM8 et maintenant même IM 9 ou enduites de tresses en titane et de particules de ce même matériaux intégrées dans la résine. Tous ces matériaux sont fiables et performants et permettent de pêcher dans les meilleures conditions.
Gardez aussi ceci en tête, il existe une poignée d'entreprises dans le monde qui fabriquent des blanks de canne à pêche. Toutes les marques utilisent donc des blanks venant sensiblement des mêmes producteurs primaires et y apportent des transformations : le montage.
Ce sont donc les marques qui montent les différents éléments sur ces blanks qui font les prix en fonction de la valeur ajoutée au blank qui équipe les séries de canne commercialisées. Le rapport qualité technique/prix est donc extrêmement variable et les prix pratiqués par les grandes marques ne sont, à mon avis pas justifiés même s'ils expriment une véritable qualité des finitions et équipements (poignée, vernissage, ligatures, anneaux, porte moulinet, etc).
Si vous attachez beaucoup d'importance à l'aspect de votre matériel et que vous êtes extrêmement pointilleux sur ses propriétés techniques, votre choix s'adressera logiquement vers ces firmes célèbres qui proposent du matériel qui n'est pas à la portée de toutes les bourses.
D'autres produits de qualité technique comparable mais moins bien ornés sont à votre disposition et présentent de nombreux avantages dont celui de pouvoir être remplacés beaucoup plus fréquemment.
Pour ma part, je considère que tant qu'on a l'ivresse, on se préoccupe peu de l'ornement du flacon.
Vous devrez ensuite choisir entre les différentes actions de canne. Action de pointe, action parabolique, semi-parabolique désignent la partie de votre canne qui travaille lorsque vous lancez et par conséquent lorsque vous ramenez votre prise.
Les actions de pointe sont les seules à permettre de combattre des poissons violents et pugnace même si au cœur des différentes gammes de cannes à mouche de mer, on rencontre des actions plus ou moins raides et parfois dangereusement souples…
Plus la canne est souple et travaille sur une longueur importante (ou sur un grand nombre de brins ce qui revient à la même chose), plus elle a une action parabolique.
LE MOULINET
Le moulinet dans l'équipement d'un moucheur c'est ou tout ou rien. Vous me direz qu'en avançant cela je ne me mouille pas trop, ce qui est pour un pêcheur gage de sagesse vous en conviendrez, mais cette maxime aux reflets de lapalissade n'en reste pas moins une vérité lourde de fondements.
Si vous pêchez en eaux vives les poissons rhéophiles, votre moulinet sera une simple réserve de soie, vous permettant de la stocker et de la sortir plus facilement que votre poche de gilet. Inversement, si vous pêchez la carangue en Nouvelle Calédonie comme je vous invite à le faire, c'est la pièce maîtresse de votre équipement, votre seule chance de combattre efficacement ce truc en colère qui tire et tire encore sans avoir l'air de se fatiguer plus que cela, ni de se préoccuper de vos efforts…
Quelle que soit la pêche que vous pratiquez, préférez toujours un moulinet ayant un frein à disques fiable. Déjà ce sont de vrais freins alors que les cliquets ne sont que des anti emballements qui font bien sourire les carpes de 3Kg (alors imaginez une carangue ignobilis qui fait 20Lbs !). De plus ils sont silencieux et ne cassent pas à tout bout de champ.
Pour les pêches fines, il existe plusieurs types de moulinets, plus ou moins robustes, plus ou moins complexes. Le plus simple est le moulinet manuel qui sert simplement à rembobiner votre soie et à la stocker avec quelques mètres de backing. Ces moulinets sont souvent légers, solides voire même robustes et d'un coût très faible par rapport à d'autres moulinets plus élaborés mais pas forcément mieux adaptés à votre utilisation. Là encore, préférez un modèle équipé d'un frein à disque…
Viennent ensuite les moulinets démultipliés qui permettent de récupérer la soie plus vite grâce à un engrenage qui fait faire plusieurs tours à la bobine pour un tour de manivelle. Ces moulinets sont souvent pesants et seuls les pêcheurs réguliers de migrateurs s'en servaient. Ils ont été de plus en plus relégués à l'arrière plan avec les moulinets manuels à moyeux larges (large arbor) qui permettent d'associer à la robustesse du moulinet manuel une vitesse de récupération importante.
On trouve ensuite des produits plus élaborés encore : les moulinets automatiques et semi automatiques. Ils permettent de récupérer par simple pression d'une gâchette ou en tirant un câble votre soie à grande vitesse. Leur complexité les rend lourds et parfois fragiles. Ils sont très agréables pour toutes les pêches à bout portant en ruisseau ou en petite rivière. Ils sont à proscrire dès lors que les prises sont de taille plus conséquentes car ces moulinets, s'ils sont des merveilles d'ingéniosité n'ont pas de systèmes de freinage à proprement parler. Tout au plus, ils possèdent un dispositif anti-emballement.
J'ai totalement cessé de me servir de ces belles mécaniques lorsqu'une capture de fario de 48cm séduite par une mouche sèche sur le Lot en Lozère s'est soldée par une galère innommable qui s'est conclue par une course vers le poisson dévalant le courant épuisette dans la main gauche et… fil dans la main droite !
Pour l'histoire, sachez que j'ai eut la truite mais aussi la honte. Il est dommage de pêcher avec une aussi belle technique que celle de la mouche fouettée pour épuiser nos captures à la façon des barbares…
Je ne les rejette pas pour leur poids plus conséquent que celui d'un moulinet manuel puisque j'utilise personnellement un moulinet manuel très lourd conçu pour la pêche en mer et usiné dans une pièce massive de métal, mais je ne pense pas qu'ils soient un outil primordial. Ils ne sont vraiment adaptés qu'à certaines conditions de pêche. Il faut cependant remarquer que certains les utilise régulièrement pour des pêches très fortes de salmonidés et en sont très satisfaits. Le freinage de la paume de la main est sans doute pour ces pêcheurs un atout auquel je préfère les freins à disques puissants et rigoureux.
Pour les pêches fortes, le moulinet devient un investissement financier : mal équipé sur ce poste vous allez laisser nombre de soies, de scions de canne et de kilomètres de backing dans la nature.
Faites vous plaisir mais ne recherchez pas la complexité. Simplicité et robustesse sont ici les seuls objectifs à atteindre. Les pêches extrêmes font le malheur des passionnés de nouveautés garnies de fioritures qui fondent, cassent et vous mettent parfois même en danger au premier rush de tarpon ou de bonefish.
Le meilleur produit qu'il m'ait été donné d'utiliser pour ces pêches sont les moulinets mouche de la gamme Penn International qui sont indestructibles même s'ils sont aussi lourds que beaux et que le changement de bobine est une séance de mécanique à part entière. Pour des budgets moindres, le System Two est une valeur sûre et a déjà pris des milliers de gros poissons tout autour du globe.
Vous comprendrez aisément, au regard des dizaines de produits sortis chaque année, que la liste des produits valables est longue. Seul un ami moucheur expérimenté, un détaillant pêche compétent ou une liste de discussion sur ce thème sur notre web préféré pourront vous renseigner sur la valeur d'une référence donnée. Ces conseils bien que parfois divergents sont importants et en tenir compte peut vous permettre d'éviter les déceptions ou galères que d'autres ont traversées.
LE GILET
Le gilet est votre compagnon le plus fidèle et… le plus chargé. Je suis un adepte des pêches où, extrêmement peu encombrés par un matériel restreint mais suffisant, vous pouvez vous permettre de marcher des heures durant et de répondre rapidement à des changements de situations en lançant par exemple vite et loin alors que vous pêchiez dans vos bottes ou en traversant au pas de course un bras mort pour pêcher ce beau brochet qui vient de couper en deux un bancs de rotengles... Objectivement, un gilet de toute petite taille vous permet sans problème de prendre tout ce qui est nécessaire au bon déroulement de votre partie de pêche.
Une boite à mouche voire deux et quelques mouches différentes (quelques streamers si vous pêchez la truite en rivière ou quelques poppers si vous pêchez le brochet au streamer) vous suffisent.
Deux ou trois bas de ligne différents deux ou trois bobines de fil (grand maximum, ce n'est pas au bord de l'eau qu'on se confectionne un bas de ligne…) pour renouveler vos pointes, si nécessaire deux avançons d'acier et quelques agrafes viendront s'y rajouter ainsi qu'une bobine de moulinet supplémentaire (prenez bien la bonne !) si le besoin peut s'en faire ressentir.
De la graisse à mouche, une pince dégorgeoir (pour écraser les ardillons !), un appareil photo, une épuisette, un mètre ruban et voilà.
Tout ce petit matériel doit trouver sa place dans votre gilet qui doit être le moins volumineux possible et chargé de manière asymétrique.
Mettez un maximum de matériel (boites, appareil photo, etc.) sous votre bras gauche si vous êtes droitier car rien n'est pire que d'être encombré lors du lancer. Un gilet bien préparé doit être dépourvu de tout appendice apparent sur lequel votre soie pourrait s'entortiller et vous faire rater un lancer ou perdre un poisson ferré.
Ce gilet doit être à votre taille et, si possible être adapté à la pêche en wading. Les modèles qui se baladent autour de vous quand vous lancez ne seront pas d'une grande utilité et ceux qui trempent dans l'eau lorsque l'on pêche en cuissardes ne sont pas vraiment fonctionnels non plus.
Il doit être dans une matière la plus respirante possible sous peine de cuisson de l'intéressé lors des pêches estivales où votre waders en néoprène rendu nécessaire par des eaux à 15°C vous réchauffera bien assez à votre goût lorsque vous serez longtemps hors de l'eau.
La taille, le nombre des poches sont à réfléchir en fonctions de vos boîtes à mouche et autres équipements. Une boucle pour attacher les petits outils et une autre pour accrocher votre épuisette dans votre dos ou sur vos flancs vous seront d'un grand secours. La couleur du gilet importe réellement très peu même si les couleurs fluo et visibles en général sont à proscrire…
Pour ceux qui ont la chance d'habiter comme moi une région où l'on peut facilement pratiquer deux techniques de pêche au fouet radicalement différentes en faisant parfois seulement quelques mètres, le mieux est parfois de partir avec deux jeux de cannes et deux gilets différents (ne pas oublier de transférer le permis de pêche dans celui que vous mettez sur votre dos).
Vous pourrez ainsi laisser votre matériel pour la traque du brochet au streamer discrètement dans votre voiture (protéger votre matériel de la chaleur en les couvrant d'une grosse couverture et en baissant chaque vitre de quelques millimètres) pendant que vous pêchez la carpe en nymphe ou le chevesne en sèche…
LES OUTILS
Les petits outils sont terriblement réconfortants par leur présence lorsque l'on pêche même s'ils sont parfois quelque peu négligés au fond de vos poches.
Pour vous en convaincre remarquez comme votre dégorgeoir vous fait défaut quand un sandre de 4Kg vient de vous mordre l'index droit et de vous en briser l'ongle alors que vous tentiez simplement d'ôter de sa gueule votre humble imitation de perchette en laine…
Votre graisse à mouche vous manquera tout autant le jour ou votre seule imitation de caenis (vous étiez tellement content d'avoir enfin trouvé la mouche qui leur plaisait après avoir passé la matinée à vous énerver sans en toucher un) s'imbibe après cinq captures d'ombres consécutives et refuse de faire ne serait ce que semblant de percer la surface.
Ce sont tous ces petits pas grands choses qui font que quand on les a on n'y pense plus mais quand on les laisse négligemment chez soi, on s'en mord les doigts (sans aucun jeu de mot stupide en rapport avec l'exemple vécu du sandre cité ci-dessus).
A titre purement indicatif, voici la liste complète des outils indispensables, selon moi car cela reste très subjectif, pour pouvoir pêcher sans galérer :
§ Une bonne épuisette (par bonne comprendre une épuisette qui permet de prendre soin du poisson et qui ne pèse pas plus lourd que ce dernier) ;
§ Une pince qui permet d'écraser les ardillons de vos mouches, de décrocher les poissons piqués profondément (ce qui ne pose aucun problème vu que vous écrasez vos ardillons) et de couper les nylons mieux que vos dents. Pensez à préserver vos dents de toute coupe intempestive de brin de nylon, vous verrez que les dentistes sont toujours les moucheur s qui ont les cannes les plus chères du marché, ils n'ont donc pas besoin de la contribution des autres moucheurs pour assurer la pérennité de leur activité halieutique ;
§ Un appareil photo , numérique si possible, dans un sac de congélation puisqu'on n'est jamais assez prudent et qu'il est bon de garder une trace objective de vos captures que la pratique du no-kill pourrait faire croître dans l'imaginaire collectif au-delà du raisonnable. Les pêcheurs photographiant leurs prises avec des objectifs déformants sont des gens de peu de fois mais la vanité est humaine et nous, humbles pêcheurs, sommes sensibles à ce mal que nous contractons plus que facilement ;
§ Des lunettes polarisantes qui vous permettront de pêcher vraiment à vue ;
§ Un couvre chef qui vous permettra d'éviter les reflets du soleil sur vos montures de lunettes, les coups de soleil, les gouttes d'eau de pluie sur les carreaux quand vous avez une vue qui vous contraint à les porter à la pêche. Certains s'en servent comme accroche mouche, c'est tout de même une idée risquée qui peut vous valoir un piercing crânien peu esthétique (mais non je ne critique pas le montage de votre streamer, je dis juste qu'il serait mieux ailleurs que dans votre cuir chevelu) ;
§ De la graisse pour vos mouches sèches ;
§ Un accroche mouche pour vous éviter de perdre du temps à farfouiller toujours dans vos boîtes alors que vous utilisez fréquemment les mêmes modèles mais que vous en changez souvent en remontant la rivière.
LES WADERS OU LES CUISSARDES
Pour l'achat de cuissardes ou de waders, tout dépend de votre spécialisation géographique. Si votre activité halieutique est inféodée à des zones bien particulières où la pêche dans l'eau ne nécessite pas d'y rentrer jusqu'aux hanches, les cuissardes sont plus que suffisantes.
Si, par contre, vous évoluez fréquemment entre plusieurs sites très différents, que vous pêchez des rivières importantes où les meilleurs postes impliquent des traversées dangereusement profondes ou pour le moins périlleuses, les waders deviennent vite indispensables. Ils pourront toujours être complétés ultérieurement par une paire de cuissardes pour les pêches estivales.
Si vous pêchez en float tube, ou que vous n'êtes pas réfractaires à l'idée de vous y mettre un jour, la question ne se pose même plus, vous avez besoin de waders et de préférence sans bottes incorporées mais avec des chaussures rapportées. Les meilleures chaussures que j'ai trouvé à ce jour pour pêcher dans l'eau sont les Pataugas montantes ou tout modèle équivalent dont vous prendrez une paire deux ou trois pointures supérieure à la votre pour pouvoir accepter d'être enfilée par-dessus vos waders.
Ces chaussures sont solides, elles sèchent vite et tiennent bien lors de marches longues en terrain parfois très glissant et non ce n'est pas la faute de l'apéro si le terrain est aussi glissant.
Les cuissardes comme les waders peuvent être soit en pvc, soit en néoprène, soit en gore tex.
Le pvc est rustique et facile d'entretien mais il n'est pas très confortable et n'isole pas du froid comme le font les autres matériaux.
Le néoprène est extrêmement confortable mais il est fragile aux déchirures et devient poreux après un certain temps passé dans l'eau. Il isole bien du froid et ne comprime pas vos membres inférieurs lors de pêche « profondes ». On lui reproche souvent d'être très chaud en été mais il permet en fait de garder la température fraîche de l'eau contre vous lorsque vous en sortez brièvement.
Bien sûr si vous pêchez plus depuis la berge que dans l'eau ce sera rapidement intenable et vous serez peut être amené à lui préférer le gore tex qui est respirant et permet de ne pas perdre votre chaleur corporelle en hiver tout en évitant toute cuisson de votre anatomie au mois d'août en pêchant les Sorgues vauclusiennes alors qu'il fait 38°C à l'ombre… Le gros problème avec le gore tex c'est son coût vraiment élevé qui le réserve à une minorité de moucheurs.
Le meilleur compromis est, toujours selon moi car la pêche est un monde de compromis tous plus subjectifs les uns que les autres, le néoprène que vous laisserez au placard en été pour pêcher en eaux chaudes (évitez si l'eau est à 12°C de vous y tremper sans waders isolants, c'est un coup à ce que votre compagne demande le divorce à votre retour). Vous pourrez alors le remplacer par un pantalon de toile et des vieilles chaussures de pêche.
L'EPUISETTE
Comme nous l'avons fait remarquer plus haut, l'épuisette est un outil qui a sa place dans l'équipement du moucheur.
Si vous pêchez des petites rivières à truite ou la taille moyenne des captures est de l'ordre de 20cm, son utilité ne vous sera pas évidente même si elle l'est à mon avis. En effet, une grosse prise, ça ne se refuse pas et c'est vraiment frustrant de perdre une fario de trois livres sur un coup de gueule alors que vous l'aviez en main.
L'épuisette permet de décrocher le poisson sans le stresser et sans le traumatiser physiquement : vous n'avez plus besoin de le serrer ou de l'appuyer contre vous pour le maintenir et vous ne lui arracherez pas son mucus avec vos mains qui sont pour lui un risque majeur de contamination bactérienne et fongique (si, si il y a tout ça sur vos mains et même si vous avez une conscience aigue des notions d'hygiène modernes…).
Il est de même très important de bien mouiller le filet de votre épuisette avant d'y faire rentrer un poisson car son mucus est sa seule défense contre les champignons, virus et autres agents pathogènes qui sont nécessairement présents dans l'eau de son milieu naturel.
En utilisant correctement une épuisette, sur mon réservoir à truites où les poissons ressortaient parfois très affaiblis par des longs combats (les poissons ne se faisaient leurrer que par des nymphes présentées sur du 12/100), la mortalité constatée était de 2 à 5% des poissons capturés.
J'ai établie cette statistique sur un échantillon important de captures et l'indice varie en fonction principalement de la proximité de la période de frai et de la température de l'eau. En établissant un calcul similaire avec certains pêcheurs peu respectueux (interruption de la pêche après leur passage et décompte des mortalités sur les quinze jours suivants déduction faite de la mortalité naturelle mesurée), j'ai pu constater des mortalités de plus de 60%.
On remarque ici que le respect de l'environnement et l'amour du poisson sont les premiers facteurs de survie des êtres vivants présents sur un parcours no-kill.
LES ACCESSOIRES
Les accessoires sont tous ces petits trucs qui plaisent aux uns et font sourire les autres tant qu'ils ne s'en entichent pas.
L'accessoire qui l'est le moins c'est l'anti moustique . Ca ne paye pas de mine mais celui qui l'a sur lui le jour d'une attaque en règle d'affreux diptères lors d'un coup du soir entre potes à 45minutes de route de la première cahute est aussitôt élevé au rang de saint par un vote unanime des collègues sus cités qui ressemblent déjà à s'y méprendre à des adolescents pré pubères qu'ils ne sont plus depuis lurette. Si cela vous dérange d'en avoir dans le gilet, le mieux c'est d'en laisser un tube dans le véhicule.
Un autre de ces accessoires utiles est l 'aiguille qui vous sert à enlever la membrane de vernis séché qui obstrue parfois l'œillet des mouches artificielles toutes fraîchement montées par vos soins. Cet élément peut être remplacé par la pointe de l'hameçon d'une autre mouche plantée sur votre accroche mouche, il n'est en effet pas nécessaire d'employer une aiguille spécifique pour « faire sauter la capsule » d'une mouche neuve.
Un range bobines permettant de classer plusieurs nylon de diamètres différents est apprécié par la plupart des pêcheurs d'eaux vives mais personnellement, je préfère savoir mes trois bobines bien rangées dans mes poches plutôt que d'avoir une lanterne dévideuse de pointes qui vacille sur mon gilet déjà trop encombré.
Une paire de gants conçus pour protéger vos mains et les captures que vous ferez peut être un atout supplémentaire, surtout lors de pêches agressives, sous les tropiques en particulier.
Une crème solaire efficace peut sauver des vacances de pêche pour ceux d'entre nous qui ont la peau fragile et découvrent des régions où le soleil est surabondant.
L'EMBARCATION
Nous ne traiterons ici que du choix d'un type de produit plutôt que d'un autre, un chapitre sera consacré plus loin à la pêche embarquée et à ses caractéristiques.
LA BARQUE
La barque, c'est la grosse artillerie. Pêcher en barque nécessite une logistique importante est a un coût non négligeable, en investissement de base comme à l'utilisation ; La barque est le meilleur moyen de pêcher lorsque l'on reste sur un plan d'eau pour une longue durée, lorsque l'on pêche sur des grandes superficies d'eau (plus de 50 Ha) lorsque l'on pêche en fleuve ou en bord de mer. Il vous faudra toujours compter avec le temps et le travail que représentent la préparation, le transport, la mise à l'eau, la sortie de l'eau et le nettoyage d'une barque et de son moteur.
La pêche en barque permet de pêcher à vue du fait de la possibilité de se tenir debout ce qui est rendu quasiment impossible par la position assise en canoé ou en float tube. Les barques ne se manoeuvrent pas toutes aussi facilement qu'il n'y paraît. Lorsque l'on observe un guide de pêche expérimenté se jouer de l'inertie entre deux arbres immergés et y glisser une barge chargée de trois pêcheurs, on peut facilement l'oublier...
Pensez aussi à la réglementation contraignante qui s'applique aux propriétaires de barques et de canoés.
La motorisation de votre embarcation doit être adaptée à vos besoins, un moteur électrique avec une batterie faiblarde et une pale en moins sur l'hélice pose de sérieux problèmes de sécurité si vous pêchez le Rhône à Avignon lorsque les eaux sont hautes mais ne représente aucun danger sur un étang peu profond de 2 hectares.
Les moteurs thermiques sont interdits dans la majeure partie des plans d'eau et leur utilisation ne convient pas à nos besoins saufs si vos mouches sont montées sur lignes de traîne…
Les avirons posent le problème du bruit sur la coque qu'un moteur électrique permet d'éviter et rendent la progression difficile, parfois bien plus qu'en float tube.
LE FLOAT TUBE
Bon, je vous l'accorde le float tube ce n'est pas très seyant et l'orgueil du pêcheur peut en souffrir. Pensez, si cela peut vous réconforter que le pêcheur en float tube est toujours moqué quand il se met à l'eau, jamais quand il en sort et qu'il montre sa carte mémoire d'appareil photo numérique totalement saturée… Les prises en float tube sont en effet multipliées à l'infini par rapport au pêcheur qui ne prospecte que depuis le bord.
Le float tube est un outil de pêche réellement formidable qui vous permettra de pêcher comme vous n'auriez jamais rêvé pouvoir le faire.
La position basse sur l'eau vous soustrait presque totalement au regard des poissons et la maniabilité de l'engin vous permet de pêcher les postes les plus inaccessibles et les plus encombrés. Les palmes vous permettent de manœuvrer en toute discrétion sans pour autant nécessiter d'arrêter de pêcher puisque vous avez les mains libres.
L'autre avantage majeur du float tube et qu'il vous permet de partir pêcher en « embarcation » sans pour autant vivre les affres de la préparation d'une barque et de tout son attirail.
Choisissez un bon float tube, facilitant la nage. Si un jour vous êtes surpris avec un float tube qui tient de l'ancre flottante ou du chalutier lourd, par un vent contraire lors de votre retour ou que vous êtes amené à traverser des grandes distances ou des herbiers denses, vous en serez quitte pour de sérieuses courbatures aux cuisses et aux mollets dans le meilleur des cas.
Les float tubes en V sont conçus pour faciliter l'avancée de votre bouée. Une bouée gonflée fermement permet également d'avancer bien plus rapidement qu'un boudin rendu souple par une pression d'air trop faible. Le surgonflage est à éviter par les très fortes chaleurs estivales.
L'emploi de palmes de plongée sous marine, très longues, est aussi un bon moyen de faciliter les prospections longues et lointaines en float tube.
LE CANOE
Le canoé est l'embarcation intermédiaire entre le float tube et la barque.
Il permet de pêcher des zones très étendues mais la pêche y est moins confortable que dans un float tube ou dans une barque. La position assise est quasi obligatoire et la propulsion ne peut se faire qu'avec une pagaie. La manoeuvrabilité est excellente mais elle ne peut être obtenue simultanément à l'action de pêche. Si le vent se lève, l'emploi d'une ancre flottante devient rapidement indispensable. La pêche à deux en canoé doit répondre à des obligations d'organisation très rigoureuses tout comme lorsque l'on pêche en barque.
Le principal avantage du canoé est qu'il est plus facile à transporter qu'une barque et permet des pêches embarquées sur de très grandes étendues d'eau.
Son coût est modéré et peut décider nombre d'entre ceux qui hésitent à franchir le pas de la pêche en embarcation.
TECHNIQUES DE PECHE - LE MATERIEL
Les Mouches Artificielles MOANA
Nicolas VOLLOT - Les Granges Neuves - 84110 SEGURET
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